Interview avec Mme. Latifa CHERIF Présidente de l’association « Les Amis du Ruban Rose »  

L’Université Mohammed VI des Sciences et de la Santé en partenariat avec l’Université des Patients de l’Université de Sorbonne et le Laboratoire Roche, a mis en place pour l’année universitaire 2020-2021 un Diplôme Universitaire dédié aux personnes ayant expérimenté le cancer à un moment de leur vie intitulé « Patients partenaires en cancérologie ». Une formation unique au Maroc qui a été inspirée d’une expérience pédagogique menée par l’Université des Patients de la Sorbonne. Elle vise à faciliter et améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer.

 

Mme. Latifa CHERIF

Présidente de l’association « Les Amis du Ruban Rose »  

Patiente partenaire diplômée de l’Université de Sorbonne

 

 

  • Comment évaluez-vous cette première expérience marocaine ?

Cette première expérience est une vraie réussite parce que nous avons trouvé les partenaires qui ont répondu à notre proposition, notamment l’Université Mohammed IV des Sciences et de la Santé, la Sorbonne qui est notre partenaire et le Laboratoire Roche ; et puis le plus grand mérite revient aux étudiants, aux personnes qui ont eu un cancer et qui se sont inscrites à cette formation. Donc pour nous c’est un succès absolu !

 

  • Comment se déroulaient les formations ?

Les formations se sont très bien déroulées. Etant à l’origine de ce projet, ma mission consistait à guider le travail du comité pédagogique pour les différents modules du DU.

Nous avons fait en sorte que les programmes ne soient pas identiques à ceux de la Sorbonne en les adaptant aux particularités du pays et surtout au vécu de chaque étudiant et étudiante puisque nous avions un homme parmi toutes ces femmes, qui sont majoritairement venues de mon Association « Les Amis du Ruban Rose ».

 

  • Quel était le modèle pédagogique adopté pour assurer la transformation des expériences vécues par les étudiants en expertise ?

Le mécanisme consistait dans un premier temps à leur faire accepter la maladie, puis à leur faire comprendre qu’il fallait en tirer quelque chose. Et c’est à ce moment qu’ils ont appris qu’ils étaient là pour chercher à comprendre certaines choses, à accompagner les autres et pour expertiser leur expérience.

 

  • Nous sommes conscients qu’à l’heure actuelle, nous ne pouvons parler de métier de « Patient partenaire en cancérologie » au Maroc. Quelles sont, selon vous, les mécanismes à mettre en place pour une reconnaissance de ce métier ?

En tant que Présidente Fondatrice de l’association « Les Amis du Ruban Rose », et suite à ma participation aux élections, je détiens actuellement un siège au parlement marocain, et j’ai bien l’intention de faire partie de la commission santé pour justement proposer le poste de patient partenaire en cancérologie dans le système de santé marocain.

 

  • Quel sera l’apport de cette profession au processus de prise en charge des patients en oncologie ?

C’est un métier qui va faciliter la vie aux patients atteints de cancer tout au long de leur parcours de soins, parce que le patient partenaire ou expert en oncologie sera le trait d’union entre le soignant et le soigné.

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